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Conversion de St Paul, homélie de frère Marie

 

Comme le dira St Paul dans ces lettres, ce n’est pas selon la chair qu’il a connu ou rencontré le Christ. Il l’a connu selon l’Esprit. Sa conversion, tout comme la nôtre, est l’œuvre de l’Esprit du Christ en lui. C’est cette rencontre du Christ ressuscité, dans l’Esprit Saint, qui en fera l’apôtre des nations. Dans les récits de cette rencontre, la lumière, la voix, désignent ce bouleversement profond qui s’opère en lui. Lui, Paul, l’homme fort de ses convictions, l’homme fort de son appartenance juive et de son zèle pour la Loi se retrouve dépouillé de ses certitudes, il tombe à terre. De fort qu’il était, il devient un homme faible, ouvert à l’irruption du mystère du Christ en sa vie. Cette lumière soudaine et forte de sa vérité, l’a rendu incapable de discerner par lui-même, il lui a fallu être pris par la main, être pris en charge par la communauté des disciples, ceux-là mêmes qu’il persécutait. Paul a découvert Jésus à travers les membres du corps du Christ que sont ses disciples : « Pourquoi me persécutes-tu ? » lui dit Jésus. Pour Paul, le zélé pour la Loi, le Christ a déchiré le voile de la Loi.
Paul n’a pas connu le Christ selon la chair, mais l’a connu selon l’Esprit : « Nul ne peut dire Jésus Christ est Seigneur si ce n’est par l’Esprit Saint » 1 Co 12, 3. Paul a rencontré dans le ressuscité, l’homme nouveau, il n’y a plus ni juifs ni païens, mais Dieu a fait des deux, en Christ, un homme nouveau, là est le grand retournement de Paul.
Paul le converti nous dit ceci : « Oui, elle a surabondé pour moi, la grâce de notre Seigneur, ainsi que la foi et l'amour qui est dans le Christ Jésus. Elle est digne de confiance, cette parole, et mérite d'être pleinement accueillie par tous : « Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs dont je suis, moi, le premier » 1 Tm 1, 15

Oui Paul a dû apprendre en premier lieu l’immense miséricorde de Dieu, à travers laquelle la grâce surabonde sur le péché, et qui nous dit que tout être humain est digne d’être aimé. A l’école du Christ, à la suite du Maître, il a appris à donner sa vie en hostie vivante pour que les autres aient la vie. Car la conversion à l’amour de Dieu ne se paie pas de mots, elle est écoute et mise en pratique.
Ce long et beau combat de la foi, est passé par l’apprentissage de sa faiblesse,
Jésus a dit à Paul : « ma grâce te suffit, ma force se déploie dans la faiblesse. » 2 Co 12, 9
Mais à travers cette faiblesse demeure le désir de fraternité, le désir d’unité. Car ce désir nous parle de cet être nouveau engendré en Christ, être nouveau qui témoigne de l’amour fou de Dieu pour ce monde qui est sien.