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 6ème dimanche de Pâques-B, homélie de Frère Marie

Jn 15, 9-17 ; Ac 10, 25-35 ; 1 Jn 4, 7-10 ; Ps 97

Chers frères et sœurs,
Le Christ Jésus nous affirme qu’il ne nous appelle plus serviteurs mais amis, amis parce qu’il nous a fait connaître tout ce qu’il a entendu de son Père.
Et, ce que le Christ nous a fait connaître de la véritable nature de Dieu, c’est que Dieu est amour. C’est à cette découverte des diverses expressions de l’amour de Dieu et de son agir, que nous invite les lectures de ce dimanche.
L’amour de Dieu se manifeste dans son universalité.
« En vérité, Dieu ne fait pas de différence entre les hommes, mais quelle que soit leur race, il accueille les hommes qui l’adorent et font ce qui est juste. »
Par cette exclamation de Pierre, c’est une nouvelle étape qui s’ouvre dans l’histoire du christianisme, les païens reçoivent à profusion le don de l’Esprit Saint. L’offre divine du salut est élargie à toute l’humanité. Offrir l’Evangile aux nations païennes ne résultent pas d’un choix stratégique des premiers chrétiens, mais de l’action divine et de son amour pour l’humanité. Aujourd’hui nous devons aussi être attentifs aux signes de l’agir divin dans le monde, dans la société très pluraliste et sécularisée qui nous entoure. L’amour de Dieu nous pousse à contempler et à nous laisser interpeller pour élargir notre vue et nos cœurs, pour pouvoir rejoindre et accueillir les germes que Dieu peut faire jaillir au cœur des nombreuses questions existentielles de notre monde.
Tout en ayant conscience de cette universalité du salut du Christ et de l’accueil de Dieu sans acception de personnes, nous savons d’expérience que c’est un long labeur de conversion de nos mentalités, pour faire passer dans nos vies les effets concrets d’une telle assertion. Il est toujours difficile d’ouvrir sa porte au différent ou à l’étranger. Nous savons que les murs de séparations et de haine qui traversent l’humanité ne trouvent leur point d’anéantissement que dans le Christ élevé en croix et dans le don de la vie et de l’amour qui en découle. Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui, c’est ainsi que Dieu a manifesté son amour.
Seul l’amour entre Jésus et son Père est parfaitement identique, dans une union parfaite de volonté. Quand il nous invite à aimer comme il nous a aimé, Jésus porte la question de l’amour au niveau d’un désir et d’un modèle vers lequel nous devons tendre. Il nous oriente vers une qualité de vie chrétienne qui ne trouve pas sa source dans une quantité du faire, mais qui trouve sa source dans la puissance qu’a l’amour de Dieu à nous transformer. L’amour de Dieu agit comme un appel à ouvrir des espaces de vie et de relation, sous la conduite de l’Esprit Saint. C’est un chemin de lente transformation de nos cœurs et de nos mentalités. C’est aussi un chemin d’humilité car nous sommes pétris de beaux désirs et de résistances, mais c’est aussi une sollicitation permanente à nous dépasser un peu plus. L’amour vrai tend à nous faire oser un peu au-delà de nos limites, à sortir de nos conforts ou de nos peurs.
Aimer est un acte de présence. Une présence qui sait se faire prière, proximité de vie, reconnaissance, respect et main tendue. Aimer s’exprime par des petits gestes et des actes généreux, par la compassion et la miséricorde, par l’accueil, par des engagements au service du bien commun de l’humanité.
Laissons le Christ et l’Esprit nous guider.