Aujourd’hui par la salutation de l’Ange à Marie, c’est un monde nouveau qui fait irruption dans la vie de Marie, et par elle dans la vie de l’humanité : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » A travers cet invitation à la joie profonde, qui sonne comme une bénédiction, nous entendons les pas de celui qui vient pour combler le monde de sa paix, de sa justice, de son amour et de sa vie.
Nous comprenons que si cette salutation est portée par un Ange, elle ne vient pas par les milles bruits ou rumeurs de ce monde. Cette salutation résonne dans un espace de silence, d’écoute attentive, elle résonne dans un cœur éveillé, un cœur qui espère, un cœur qui désire. Cette salutation résonne dans un cœur qui croit que tout est encore possible et que la promesse de Dieu est indéfectible, car le cœur de Dieu est pour ce monde qu’il a lui-même créé.
Celui qui vient, qui s’approche et qui se tient là, à la porte et qui frappe, est le Prince de la Paix , le fils du Très-Haut, celui qui gouverne l’univers avec douceur. La paix de ce Prince n’est pas celle du monde, équilibre de compromis, toujours fragile et pas toujours juste. La paix de ce Prince désigne une plénitude de vie, une plénitude d’amour, une plénitude de communion. Il vient pour recréer du lien, pour réconcilier ce qui est fracturé, divisé, en premier lieu le lien entre la terre et le Ciel, entre le cœur de l’homme et le cœur de Dieu.
« Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » Voici que le Prince de la paix, le Fils du Très-Haut se présente à la porte de notre monde : « Voici que je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je partagerai ma table avec lui et lui avec moi. » Marie a entendu, elle cherche à mieux comprendre ce qui lui est demandé, mais elle ne se dérobe pas, elle ouvre la porte.
Le Prince de la paix, le Fils du Très-Haut toque aussi à nos portes, il est à l’écoute et il se penche sur notre humanité humiliée, humiliée par ses esclavages, par ses peurs. Il se penche sur notre humanité humiliée par ses propres violences et par ses haines, humanité humiliée par ses désirs qui ne trouvent pas leur pleine satisfaction, leur plénitude rêvée, notre humanité humiliée par la mort.
Le Prince de la Paix est le Pain de vie, il est pasteur et nourriture, il est homme et Dieu.
Il se donne lui-même en partage pour nous faire retrouver le goût de la communion et le souci d’une humaine fraternité. Christ se donne en partage pour nous délivrer de notre individualisme aliénant, pour nous donner les capacités de devenir acteurs de ce monde nouveau qu’il inaugure en son humanité glorifiée, lui qui a assumé notre mort pour vaincre l’empire de la mort.
« Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? » dit Marie, « L’Esprit Saint viendra sur toi – lui dit l’Ange – La puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. ». Oui, Marie est vierge non seulement de corps, mais surtout de cœur, elle n’est pas mue par l’emprise de nos peurs. L’Esprit Saint en elle lui fait transcender ses peurs, son cœur accueille ce que l’homme ne peut concevoir, elle croît profondément en la parole de Dieu qui avait promis et qui maintenant réalise. Le Oui de Marie ouvre la porte au ‘Oui’ du Prince de la Paix, à sa venue dans le sein de Marie et dans ce monde. Le Oui de Marie et le Oui du Prince de la paix rendent notre Oui possible à l’irruption de la vie de Dieu en nos vies. En recevant en elle le germe qui deviendra le pain de nos vies, Marie ouvre la route à l’humanité sous la guidance du Pasteur de nos âmes. Ecoutons la voix du Prince de la Paix et partageons son œuvre de Paix, afin d’être appelés fils du Très-Haut, et par l’intercession de Marie, ouvrons nos cœurs à la capacité d’aimer en vérité l’œuvre de Dieu en ce monde.
Brother Marie