Feast of the Visitation

La visitation de Marie à Elisabeth est la figure de toute vraie rencontre. Le mystère de l’hospitalité réciproque la plus complète.

Ces deux femmes ont en commun, la joie, l’action de grâce, la bénédiction et la gratuité. Ces deux mères vivent dans leur chair la manifestation du rêve que Dieu n’a cessé de poursuivre depuis la fondation du monde.

L’échange de paroles entre Elisabeth et Marie sont des paroles de révélation : une révélation de leur parcours de foi, une révélation de l’identité et de la mission des enfants qu’elles portent en leur sein, Jean le précurseur, Jésus le sauveur. Leurs paroles témoignent des voies de Dieu au cœur de notre humanité.

Elisabeth âgée et stérile porte en elle le fruit de la miséricorde divine. Elle porte le fruit qui ouvre au cœur d’un monde éprouvé une lueur d’espérance. Si nous voyons le monde comme trop vieux et stérile, alors Elisabeth porte le signe de la fidélité, de la bienveillance et du possible de Dieu.

Marie jeune et vierge porte en elle le fruit de la grâce, elle porte le signe d’un monde nouveau. Marie porte en son sein le prince de la Paix. Et c’est dans cette Paix véritable, offerte et vivante que réside le rêve de Dieu. Marie porte en elle cette bonne-nouvelle annoncée aux pauvres, à ceux qui ne savent plus ni d’où ni comment surgira le Dieu qui sauve, mais qui l’appellent et qui l’attendent.

Ces pauvres de cœur sont ceux qui n’adhèrent pas aux injustices et aux violences de ce monde, qui entachent même le visage de l’Eglise du Christ. Ces pauvres de cœur ne se résignent pas à ce que le rêve de Dieu se transforme en cauchemar, mais qui en souffrent et aspirent à la justice et à la paix.

Elisabeth remplie de l’Esprit Saint et avertie par l’enfant qui tressaille de joie en elle, béni Marie : « Tu es bénie plus que toutes les femmes ». Marie n’est pas bénie pour ses actions héroïques, mais pour la grandeur de l’enfant qu’elle porte et donne au monde par la grâce de Dieu, pour que le monde en soit sauvé.

A cette bénédiction Marie répondra par son magnificat : Oui, Dieu s’est penché sur son humble servante. A travers sa servante Dieu s’est penché sur notre humanité. Et Marie pleine d’Esprit Saint chante les bouleversements qu’opère la venue du Messie. Ce qui arrive en elle ne concerne pas qu’elle. A travers son humble condition, Dieu montre la force de sa miséricorde et de son salut pour tous ceux qui sont humiliés et qui souffrent des multiples oppressions de toutes formes de pouvoirs injustes. Marie chante au présent, car Dieu a déjà commencé à établir sa justice et sa paix, celle de la venue de son Règne et de sa grâce conférée par la vie du Christ. Là est la force de la foi.

Au cœur même de notre monde en furie, qui tend à nous aveugler, Dieu a commencé à établir son Règne de justice et de paix, et il le fait à travers le cœur des humbles, pas à travers le cœur des violents et des orgueilleux. Son Règne nous rejoint en chacun de nous en vérité. En ce temps proche de la Pentecôte appelons avec Marie l’Esprit Saint pour renforcer notre foi.

Comme Marie, sommes-nous vraiment porteurs de l’Evangile de Paix ? Avons-nous le désir, la soif de la justice ? Allons-nous avec empressement, comme Marie, à la rencontre du proche et du lointain, du nécessiteux ou de l’immigré, ou de notre voisin de palier, pour porter une bénédiction, une simple présence, une aide, une espérance ? Savons-nous aussi comme Elisabeth accueillir une salutation de paix, une réconciliation, savons-nous reconnaître avec joie la bénédiction que l’autre peut nous offrir ? Sommes-nous désireux les uns pour les autres de cette bénédiction et de cette paix ?

Oui, que le mystère de foi de ces deux femmes nous entraîne dans la bénédiction de Dieu.

Brother Marie

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