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Solennité de l’Assomption

Chers Frères et Soeurs,

En ces jours là, c’est à dire suivant l’usage de ce mot dans la Bible, alors que nous sommes dans le temps du salut, en ces jours là c’est à dire après que Marie ait répondu à l’annonce de l’ange : «Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole », Marie se mit en route et nous voici en chemin avec elle. Tout ce que nous venons d’entendre dans l’Évangile de ce jour est comme un commentaire et une réponse au oui sans limite que Marie donne au projet de Dieu que l’ange lui a annoncé. Si c’est par ce oui que le salut est entré dans le monde, nous sommes invités à nous y associer.

Aujourd’hui, nous fêtons Marie entrée dans la gloire du ciel dans son âme et son corps et la liturgie est remplie d’images glorieuses et lumineuses. Nous demandons de pouvoir partager la gloire de Marie et le Magnificat nous donne un itinéraire pour nous laisser conduire par la grâce. Nous entendons d’abord Marie chanter la grâce qui lui a été faite, elle, l’humble servante, mais cette grâce n’est pas seulement pour elle. Elle est, dans le Christ, pour tout Israel et à travers lui pour toute l’humanité.

Marie est la servante du Seigneur par un appel totalement gratuit du créateur de toutes choses. Bien qu’elle ne soit ni de haut rang, ni de classe sacerdotale, elle est servante comme Moïse l’exilé en terre étrangère est serviteur, comme David que rien ne semble destiner à la royauté car trop jeune est serviteur, comme l’est aussi ce mystérieux serviteur souffrant dont parle le prophète Isaïe. Elle est servante c’est à dire totalement à l’écoute de la Parole de Dieu. « Que tout m’advienne selon ta parole », ces simples mots qu’elle adresse à l’ange manifeste son obéissance puisqu’obéir c’est écouter. Par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie demandons d’être à l’écoute de la Parole pour devenir chacun à notre place des serviteurs du dessein de salut et d’amour du Père Tout Puissant.

Chers Frères et Soeurs,

Contemplons à travers le Cantique de Marie le dessein de Dieu sur chacun d’entre nous et sur tous les hommes. Car si Dieu est Le Père Puissant dont le nom est Saint, c’est d’abord sa miséricorde qui s’étend d’âge en âge que Marie chante. S’il est le Tout Autre, Marie nous manifeste et nous chante qu’il s’est fait le tout proche, que l’éternel est entré dans le temps, qu’il s’est fait l’un de nous dans son fils. Et le Tout Puissant devenu Tout Proche élève les humbles, disperse les superbes, renverse les puissants, comble de biens les affamés. Marie élevée dans la Gloire, dans son humilité ne fait que souligner la vérité du chemin que le Christ nous a ouvert par la Croix. C’est ce chemin que Notre Père Saint Benoît a lui aussi décrit lorsqu’il dit que l’on monte par l’humilité et que l’on descend par l’élèvement. C’est celui que David avait  annoncé en chantant : « Seigneur, je n’ai pas le coeur fier, ni le regard ambitieux ». Marie nous invite en ce jour à tout laisser pour nous mettre à la suite du Christ. Elle nous manifeste le renversement des valeurs que son Fils réalise. Marchant ensemble à la suite du Christ, c’est un chemin d’humilité, d’accueil des pauvres et des petits, de partage de la miséricorde qui s’ouvre devant nous pour nous conduire à la gloire comme de bons serviteurs.

« Mon âme est en moi comme un petit enfant, comme un petit enfant contre sa mère. Attends le Seigneur Israël, maintenant et à jamais ».

Père abbé Vladimir

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