Good Friday

Dear Brothers and Sisters,

 

Il y a un contraste saisissant entre la manière dont l’Évangile selon saint Jean décrit le Christ dans sa passion et le comportement de la plupart des autres acteurs de ce drame qui est la cause de notre salut.

A la troupe armée conduite par Judas qui vient l’arrêter, le Sauveur répond par trois fois : « Je le suis » ou plus littéralement « Je suis », Parole qui renvoie à la révélation de Dieu  à Moïse dans le buisson ardent. Par cette Parole, Jésus manifeste à la fois son identité divine et la puissance de sa parole. Parole par laquelle il décide librement de son sort et de celui de ses disciples. Parole qui accomplit ce qu’il avait lui-même annoncé « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donné. La Parole de celui qui est le Verbe comme le dit le prologue de l’Évangile de Jean  reçoit ainsi la même autorité que celle des prophètes et de la Loi. C’est librement que Jésus s’avance vers sa passion. Face à lui, à l’opposé de Jésus, Pierre s’écrit : « Je ne le suis pas » reniant, par peur, son identité de disciple ». Face à lui, Pilate, celui qui devrait siéger pour rendre la justice au nom de César s’agite en 6 allers-retours entre le Sauveur et ses accusateurs et finit par gracier un bandit tout en manifestant sa faiblesse.  Le véritable roi, le juste persécuté celui que chantent les psaumes et les prophètes est traité comme un bandit et condamné bien que Pilate ait répété par trois  qu’il n’a trouvé en lui aucun motif de condamnation.

Voici l’homme, le Nouvel Adam, Voici notre Roi. Il accomplit les Écritures jusque dans sa mort lorsque de son côté transpercé jaillissent l’eau et le sang. Avançons vers le trône de la grâce, vers celui qui est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. C’est sur la Croix que la gloire de Dieu est manifestée. C’est sur le bois de la Croix que l’Homme Dieu manifeste sa royauté. C’est au pied de la Croix que le disciple que Jésus aimait entend dire de la bouche du Sauveur : « Voici ta mère ». C’est de la Croix que naissent comme disciples Joseph et Nicodème qui vont offrirent à Jésus une sépulture digne, comme le prescrit la Loi. C’est à partir de la Croix que Nicodème qui était venu trouver Jésus de nuit et Joseph qui était disciple mais en secret viennent recueillir le corps du sauveur. C’est par la Croix qu’ils passent d’une certaine manière des ténèbres à la lumière, de la peur à la liberté.

C’est cette croix, devenue en ayant porté le Sauveur signe de vie et non plus instrument de torture, que nous allons vénérer en demandant au Sauveur la grâce de nous laisser transformer par elle pour qu’une lumière nouvelle brille en nos cœurs et que nous puissions répondre au Sauveur qui nous appelé non pas : « Je ne suis pas » mais « Me Voici ».

P. Abbot Vladimir

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