So 3, 14-18 ; Is 12 ; Ph 4, 4-7 ; Lc 3, 10-18
Ce troisième dimanche de l’Avent, nommé Gaudete, réjouissez-vous, est une invitation à la joie. Il ne s’agit pas là d’une joie subjective qui nous détournerait des drames qui nous entourent ou qui ferait fi des souffrances ou des violences de l’histoire humaine, mais il s’agit d’une joie objective, qui est celle d’une promesse que le mal et la mort n’ont pas le dernier mot et que notre vie humaine a du poids aux yeux de Dieu qui nous aime et nous offre sa vie. Oui, nous sommes invités à raviver cette joie que donne l’espérance de la manifestation de notre Dieu, espérance qui manifeste une présence. Certes nous sommes en pèlerinage en cette vie terrestre et notre espérance est tendue vers les réalités d’en-haut, en Christ qui demeure dans la gloire du Père, réalité d’en-haut que nous ne voyons pas encore en pleine clarté, mais qui est présente dans la foi.
Cette joie annoncée par les prophètes est aussi la joie de Dieu accomplissant son œuvre en nous, ainsi le chante le prophète Sophonie : « Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête. »
Le Christ Jésus lui-même, à maintes reprises, nous partage et nous fait don de cette joie, cette joie qui est don de lui-même et de son Esprit de vie : « Et maintenant que je viens à toi, Père, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. » Jn 17, 13
Jean le Baptiste aussi annonçait cette joie : « L’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. » Jn 3, 29
Cette joie est comparable aux sources vives que chante le prophète Isaïe : « Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut. » L’eau qui jaillit des sources du salut, est l’eau de la joie et de l’espérance qui désaltèrent le cœur, qui vient combler le désir de vie et de bonheur. C’est à cette joie du salut en Christ que nous exhorte St Paul : Je vous le redis, soyez dans la joie. Cette n’est pas une joie individuelle ou privée, mais bien la joie d’une communauté de croyants.
La joie n’est pas seulement liée à l’espérance, elle est aussi liée à la charité, sans la charité la joie ne serait pas complète. Il n’y a pas charité sans dynamique de conversion.
Dans notre évangile de ce jour l’efficacité de la prédication de Jean le Baptiste est de réveiller l’attente, et il donne forme à cette attente, par un désir de conversion. A la question des foules qui viennent à lui pour un baptême de conversion : Que devons-nous faire ? Jean leur rappelle les principes éthiques de la loi : le partage et la justice, l’attention au prochain. Mais Jean le Baptiste dit de lui-même que ce n’est pas lui qui comblera cette attente, il n’est pas le Christ. L’attente dont il est l’éveilleur est toute tendue vers celui qui vient, qui baptisera dans l’Esprit Saint, dans une nouveauté radicale, que seule l’Esprit du Christ nous fait renaître à une vie nouvelle. C’est dans l’Esprit Saint, amour de Dieu répandu en nos cœurs, que notre espérance et notre charité puisent aux sources du salut. « Soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. »
Brother Marie