Jour de Pâques

« Jusque là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts ».

Chers Frères et Sœurs,

Cette nuit, nous avons entendu deux messagers en vêtement éblouissant dire aux femmes que Jésus lui-même avait annoncé sa mort et sa résurrection lorsqu’il était encore en Galilée. La résurrection est en effet l’aboutissement logique de la Croix. Ce sont comme les deux côtés d’un même mystère. C’est ce que tous les disciples du Christ doivent découvrir. Ce matin, regardons Simon Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait courir vers le tombeau. L’autre disciple arrive le premier mais c’est Pierre qui entre en premier dans le tombeau suivi de celui qui était arrivé en premier. Et ce qu’ils voient contredit toutes les solutions raisonnables auxquelles ils auraient pu penser en courant vers le tombeau après que Marie Madeleine leur eut annoncé que le corps avait disparu. Non le corps de leur maître n’a pas été volé ou pris et déposé ailleurs. Les linges sont là, bien rangés, posés à plat et le suaire qui avait entouré la tête est aussi là, soigneusement roulé à part. Tout est parfaitement en ordre. On ne peut pas penser non plus à un retour à la vie semblable à celui de Lazare lui qui était sorti du tombeau appelé par Jésus, encore entouré de ses bandelettes. Pierre entre et voit tout cela, les linges et le suaire mais le mystère reste pour lui opaque.
Pourtant, l’autre disciple, celui que Jésus aimait voit la même chose que Pierre et aussitôt il croit en la résurrection. S’appuyant sur l’amour, ce disciple voit d’une certaine manière plus loin et comprend ce que signifie le vide du tombeau : la victoire de l’amour sur la mort. C’est ce qu’annoncent les Écritures. « Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour » nous est-il dit dans les Actes des Apôtres. Jésus a reçu une vie nouvelle qui n’aura pas de fin et ni linges, ni suaire ne lui seront jamais plus utiles. C’est parce qu’il était au pied de la Croix et qu’il est porté par l’amour que l’autre disciple comprend cela. La Croix révèle le vrai visage de Dieu dont la nature même est de faire miséricorde comme le dit saint Bernard. Elle permet de comprendre le vide du tombeau, la victoire de l’amour sur la mort, de la lumière sur les ténèbres de la haine. C’est l’absence du corps qui dit la présence et l’action de Dieu.

Chers Frères et Sœurs,
Entrons avec les deux disciples dans le tombeau ce matin. Célébrons la fête mais pas avec de vieux ferments. Contemplons le tombeau où l’espérance a surgi. Reproduisons la Pâque dans nos vies, une pâque de paix et de réconciliation, une pâque de justice et de partage afin d’être nous aussi en cette année jubilaire des messagers de l’espérance.

P. Abbé Vladimir

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