Chers frères et sœurs, alors que nous avons dépassé la moitié des cinquante jours de la Pâque, il est bon de rappeler ce qu’écrivait Tertullien, un auteur de la fin du IIe siècle, début du IIIe : « Comptez bien toutes les solennités des nations : elles ne pourront pas atteindre les cinquante jours de la Pâque. »
La célébration de la Pâque, la première fête de l’année chrétienne, sa fête la plus importante, continue pendant cinquante jours, jusqu’au jour, justement, de la Pentecôte, c’est-à-dire de la cinquantaine.
Et pendant ce Jour de la Pâque qui dure cinquante jours nous sont lus les Actes des Apôtres et l’Apocalypse de saint Jean, qui nous montrent l’Église à sa naissance ici-bas et à son accomplissement là-haut.
Nous vivons vingt siècles après le temps des Actes des Apôtres, et pourtant c’est toujours de ce que nous vivons que ce livre parle quand, par exemple, comme nous l’avons entendu tout à l’heure, « Paul et Barnabé, ayant réuni l’Église, ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi », et quand « ils affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi, en disant : “Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu”. »
Et si nous ne sommes pas encore au temps – qui ne sera plus du temps – de la Jérusalem nouvelle, nous sommes pourtant déjà des citoyens de la Ville sainte dont parlait la lecture de l’Apocalypse, « la demeure de Dieu avec les hommes, où il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. »
Et cette cité a une seule loi, celle dont Jésus nous parlait dans l’Évangile : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
Dans le monde dans lequel nous vivons, pourrait-il y avoir une chose plus nouvelle que de nous aimer les uns les autres ?
Voici donc ce que nous vivons en la célébration des cinquante jours de la Pâque et qu’en fait nous revivons chaque dimanche, chaque « jour du Seigneur », tout au long de l’année. Toute notre vie de chrétiens est et doit être une Pâque.
Faisons nôtre ce que disait la prière au commencement de cette liturgie : « Dieu éternel et tout-puissant, continue d’accomplir en nous le mystère pascal ; soutiens et protège ceux que tu as voulu renouveler dans le saint baptême : qu’ils portent beaucoup de fruits et parviennent aux joies de la vie éternelle. »
Fr Bartomeu



